Cet article participe au carnaval d’articles “Les 3 conseils qui ont changé ma vie.” organisé par Valentin du blog Equilibre ton corps et ton esprit.
On me demande souvent ce genre de choses : “Si tu devais garder 3 conseils qui t’ont transformé, lesquels choisirais-tu ?”. Et c’est très difficile, car j’ai reçu un paquet de conseils ! Mais je pense avoir réussi à sélectionner les 3 conseils les plus importants pour une personne qui commencerait sa vie de combattant. Mais ces conseils m’ont également beaucoup aidé au quotidien !
Le premier des 3 conseils : soyez patient, visez le long terme !
“Qui veut voyager loin ménage sa monture”.
C’est certainement l’un des adages préférés d’Armand Valle, le fondateur de notre école de ju-jutsu. D’accord, mais pourquoi est-ce si important ?
La patience, nécessité de l’apprentissage
Pour devenir bon dans une pratique, il faut environ 10 000 heures de pratique (1). Si on fait 3h de pratique par jour il nous faudrait 10 ans pour arriver à 10 000 heures. Vous voyez où je veux en venir, si vous êtes trop pressé vous allez vous démotiver et abandonner, quel que soit la pratique. Les 3 conseils que j’ai sélectionné sont là pour vous aider à dédramatiser et à avancer en tant que combattant.
Les arts martiaux, un milieu bien à part
Imaginez maintenant que cette pratique combine plusieurs éléments, comme de la peinture, de la sculpture et de la musique. Il vous faudra d’autant plus de temps pour maîtriser chacune des composantes. Ajouter une autre difficulté, chaque séance est unique, différente, car elle se pratique avec des éléments imprévus.
Vous venez de comprendre la complexité des arts martiaux et des sports de combat, notamment ceux qui essaient d’être le plus complets possible en utilisant les clés, les frappes et les projections.
Non José ne t’en va pas, cela ne veut pas dire que tu ne pourras jamais devenir expert. Tout comme un joueur de guitare qui se met à la trompette a déjà de bonnes bases (en rythme, en solfège, etc…), le pratiquant qui est bon en pied-poing va utiliser ses capacités pour s’améliorer en projection. C’est pourquoi il est très important de travailler sur les principes universels, comme le timing ou la distance, plutôt que des techniques qui ne dépendent que des écoles.
Chacun son but
Selon la raison de votre début sur la voie du combattant, vous n’aurez pas les mêmes objectifs. Si vous souhaitez apprendre des gestes simples pour vous sauver la vie, il vaut peut-être mieux que ça soit efficace assez rapidement. Mais si c’est pour transformer votre corps que vous avez commencé cette discipline cela risque de prendre beaucoup de temps.
Cependant, cela ne veut pas dire que c’est incompatible. On peut commencer à s’entraîner pour apprendre des gestes de défense et finir par pratiquer parce qu’on prend du plaisir à le faire tout simplement.
D’ailleurs fixer ses objectifs de façon claire est un excellent moyen de retrouver sa motivation quand tout va de travers. Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à lire cet article.
Nous sommes faits pour vieillir
Nous sommes tous faits pour vieillir, si si, même vous. Je suis époustouflé à chaque fois que je vois un pratiquant âgé de 80 ans faire des chutes. Je me dis que c’est superbe, que j’espère pouvoir en faire autant à son âge.
Si l’on supprime cette idée de longévité de notre pratique, alors on risque de se blesser inutilement. Ce n’est pas comme si l’on n’avait pas assez d’occasions de le faire en étant conscient du danger ! C’est pour cela que je pense que c’est certainement le plus important des 3 conseils..
Le second des 3 conseils : tuer l’ego
Je me souviens encore de la réaction de mon sensei Dédé lorsque j’ai échoué à mon passage de la ceinture noire. Il m’a dit “C’est dommage, mais ce n’est pas grave, tu feras un bien meilleur passage l’année prochaine”. J’ai compris ce jour-là que je n’avais pas à donner une bonne ou une mauvaise image de moi-même, mais que j’avais à donner tout ce que j’avais dans les tripes, peu importe le résultat. Et si je pense à la façon dont je suis jugé, je ne suis plus concentré dans mes mouvements. D’ailleurs, si vous parlez avec des personnes à la fin d’un examen (surtout devant un jury), ils sont très souvent déçus de leur prestation. En fait, ils étaient stressé par l’image qu’ils allaient donner d’eux-mêmes, et n’ont pas pu être au meilleur de leurs performances.
Si vous êtes trop préoccupé par vous-même et l’image que vous renvoyez de vous, vous n’êtes pas assez concentré sur ce que vous faites. Vous risquez aussi de vous blesser. Vous seriez étonné du nombre de blessures (souvent mineures) qui arrivent parce que : “mais si je peux me libérer, je suis assez fort, je ne peux pas perdre comme ça”.
L’esprit du débutant, shoshin, est un élément essentiel de l’apprentissage des arts martiaux. Si vous voulez en découvrir plus sur ce thème vous êtes libre de lire cet article sur shoshin, l’esprit du débutant.
Je vais vous raconter une histoire. Il y avait dans un groupe trois jeunes hommes qui travaillaient sérieusement et en souplesse. C’était un groupe d’élèves avancés, qui comprenaient bien les cours. Mais ce jour-là, un groupe de jeunes filles est venu voir le cours. Ils ont changé leur façon de travailler, devenant plus raides et moins efficaces. Au final, ils avaient beaucoup moins bien retenu le cours. Moralité : ils ont moins bien appris et ils ont donné une plus mauvaise image d’eux même, car ils pensaient trop à ce que les observatrices voyaient d’eux.
Le fait de se concentrer sur ce que l’on est en train d’exécuter va nous permettre de progresser beaucoup plus vite. Pensez-y la prochaine fois que quelqu’un viendra vous faire coucou à la porte de votre dojo !
Le dernier des 3 conseils : n’ayez pas peur
Ce dernier des 3 conseils m’a été donné par mon grand frère. Je n’arrivais pas à faire un mouvement sur un piquet au couteau (mouvement qui vient planter le ventre). On pratiquait avec des couteaux en bois. Il m’a dit : “tu échoues parce que tu as peur”. Il m’a fait l’attaquer avec un coupe-papier en acier et m’a montré que c’était possible. Puis il m’a attaqué également, et avec panache (toujours avec contrôle, ne reproduisez surtout pas l’expérience à la maison). J’ai réussi à m’en sortir. Cela m’a allégé d’un poids face au couteau en bois et j’ai réussi à faire la technique.
La peur bloque énormément de personnes, sans qu’elles s’en rendent compte. Les enfants n’ont pas les mêmes appréhensions, ce qui fait qu’ils arrivent bien mieux à faire certains mouvements. Je pense notamment aux chutes, les adultes qui débutent les arts martiaux sont souvent stressés et c’est ainsi qu’ils risquent de se blesser. Les enfants le font sous forme de jeux et se blessent beaucoup plus rarement.
Un autre exemple typique est celui de la personne qui ferme les yeux ou tourne la tête, puis le dos, lorsqu’il se fait frapper. Il s’expose encore plus en faisant ces actions, fermer les yeux n’a jamais protégé votre nez !
Essayez de garder en tête que lorsque vous rejoignez un club, que cela soit d’arts martiaux ou sports de combat, le but est que vous restiez. Ils devraient donc faire attention à vous, au moins au début. 😉
Voilà, vous connaissez maintenant les 3 conseils que je donnerais à n’importe quel combattant débutant. N’hésitez pas à partager un maximum pour aider un maximum de débutants, et si cet article vous a plu, laissez un commentaire !
A très vite.
1 :Outliers, The Story of Success, Par Malcolm Gladwell »
Coucou je suis toujours fier du trajet et les compétences que tu as acquises surtout le respect que tu as envers des profs , tu es une personne qui mérite d’etre Connue et je suis fier d’avoir croisé ton chemin et celui de Mika
Bises à vous deux
Coucou Sensei. Il vaut mieux que je fasse preuve de respect sinon je vais encore ramasser. Non avec plus de sérieux, je vous dois beaucoup, merci à vous !