L’aikido est-il un choix pertinent pour une femme ?

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aikido femme yerza

Aujourd’hui nous avons l’honneur de recevoir Yeza, qui est l’auteure du blog Aïkido Millenials. Elle va nous parler de sa pratique de l’Aïkido en tant que femme. Si vous ne la connaissez pas vous pourrez lire sa biographie en fin d’article !

L’Aïkido est un art martial ouvert à tous. Non compétitif, il permet à un large public de pratiquer une discipline martiale sans objectif de performance et de résultat. Non violent, il séduit par sa capacité à pratiquer sans avoir recours à la force physique. En tant que femme, ces deux points m’ont particulièrement séduite lorsque j’ai décidé de me lancer dans la pratique d’un art martial. Mais au delà de mon choix personnel et des arguments précédemment évoqués, l’Aïkido est-il un choix pertinent pour une femme ? 

L’Aïkido, un art martial qui a tout pour séduire un public féminin

L’Aïkido est un art martial à la fois esthétique (la beauté du geste), visuel (l’envolée des belles chutes, la légèreté des déplacements), non violent (pas de coups portés, pas de frappes au sol, pas d’emploi de la force physique), accessible à tout gabarit, âge et poids mais également efficace.. Lorsque je me suis lancée dans la recherche d’un art martial adapté à mes attentes et peurs, l’Aïkido s’est rapidement distingué. 

N’ayant pas l’esprit de compétition, l’Aïkido m’a permis de pratiquer sans stress, et de regagner confiance en moi. Ce manque de confiance en soi, qui est une tendance féminine, peut être comblé par un cadre bienveillant tel que l’aïkido le propose.

Par ailleurs, la discipline propose des techniques réalisables par une personne de petite taille à l’instar du fondateur de l’Aïkido Morihei Ueshiba, mesurant 1m56. En tant que femme, l’identification est ainsi beaucoup plus facile.

Enfin, la préservation de l’intégrité physique des pratiquants est un élément rassurant pour de nombreuses femmes que la violence rebute. Ce qui n’empêche en rien d’avoir un Aïkido tourné vers l’efficacité, tout dépend des envies et besoins de chacun.  

Mais derrière de nobles valeurs, une autre réalité sur les tatamis 

L’Aïkido se veut ouvert à tous, mais demeure une discipline aux valeurs conservatrices, majoritairement pratiquée par un public masculin, blanc et vieillissant. Dans ce cadre, il est plus intimidant pour une femme se se frayer un chemin sur la voie du budo. Je l’ai découvert à l’occasion de mon blog Aikido-millennials, dans lequel je m’exprime à titre personnel, en tant que jeune femme de la génération Y. 

Le manque de confiance féminin, contrastant souvent avec la sur-assurance masculine sur les tatamis, ne fait que conforter un cliché, voire une tendance de société. Combien de fois me suis-je excusée de mal faire, de ne pas réussir à réaliser une technique face à un partenaire non atteint par le doute, et pourtant dans l’erreur !

Yashima Stage Daitô Ryû

Rappelons également que dans certains clubs, les femmes peuvent porter le hakama une fois leur deuxième kyu obtenu, soit, un grade avant les hommes. 

Bien sûr, tous les pratiquants ne sont pas machistes ou mal intentionnés, et tous les arguments que j’avance ne peuvent être vérifiés un à un. Mais il s’agit néanmoins d’une tendance de fond. J’y ai constaté avec regret, un décalage entre valeurs prônées et comportement adopté. Le sexisme ne se mesure malheureusement pas toujours mais il se sent. 

De nouveaux modèles féminins favorisent aujourd’hui l’identification

Le tableau n’est pourtant pas tout noir. Aujourd’hui, l’Aïkido est porté par de nouvelles figures féminines émergentes. Parmi elles, on trouve Hélène Doué, VIe dan, qui est probablement l’une des techniciennes les plus sollicitées pour représenter la discipline en France mais également à l’international. On trouve également Céline Froissart et Krystina Biro, toutes deux enseignantes, et dont les visages apparaissent sur les vidéos officielles de la fédération d’Aïkido (FFAAA). Coralie Camilli est un autre exemple de jeune pratiquante très médiatisée.

 Les visuels officiels présentent également une femme noire, signe d’intégration de la diversité ethnique qui peuple les tatamis. Un changement est en cours pour permettre une meilleure projection des nouvelles pratiquantes dans la discipline.

La progression est quant à elle rendue possible par les passages de grades, imposant un apprentissage “scolaire” (la nomenclature de techniques), ainsi qu’un examen pratique. Les femmes et les hommes passent le même examen, mais lorsque les écarts de poids sont trop importants, il est possible de proposer un autre partenaire à une pratiquante. 

Les bénéfices ressentis dans ma vie personnelle, après 5 ans de pratique

L’Aïkido m’a permis de progresser sur les tatamis mais m’a également permis d’évoluer hors du dojo. Concrètement, la pratique de cet art martial m’a permis de renforcer mon assurance et ma confiance en moi.

L’Aïkido est un milieu masculin (qui se féminise). Dans ce contexte, il m’est arrivée à plusieurs reprises d’être la seule femme sur le tatami. Et même si la pratique est bienveillante, il faut parfois se faire violence pour venir un jeudi soir à 20h (surtout lorsqu’on débute) quand on sait que l’on sera la plus jeune, la seule femme et la non gradée. 

aikido femme progression

De même,le fait de pratiquer avec des plus gros gabarits m’a demandé de me relâcher pour mieux passer mes techniques et surtout, pour mieux les recevoir. Cette aptitude me permet ainsi de mieux me faire confiance, et surtout de faire confiance à l’autre.

Aujourd’hui, mes 5 ans de pratique m’ont permis de me sentir beaucoup plus confiante lorsque je marche dans la rue. Cela ne veut pas dire que je suis invincible, mais simplement que j’ai plus d’assurance, et que cela se ressent. 

Enfin, l’Aïkido m’a permis de travailler mon humilité en acceptant mieux la critique. J’ai pendant un moment eu du mal à recevoir des remarques lorsque les formes n’étaient pas mises, et cela se voyait clairement sur mes expressions faciales. Aujourd’hui, j’ai toujours une certaine susceptibilité, mais j’apprends à mettre mon égo de côté pour mieux recevoir et voir plus loin dans ma progression. Concrètement, mon visage est moins fermé, et mon énergie plus positive.

On peut d’ailleurs remarqué que les Arts Martiaux permettent d’être plus heureux au quotidien, comme l’avait noté Marvin dans un autre article.

Conclusion 

L’Aïkido est-il un choix pertinent pour les femmes ? L’Aïkido pourrait-être cette troisième fois, une réponse à cette impasse du « combattre ou se soumettre » que rencontrent les femmes, comme l’évoque Manon Soavi. A titre personnel, il m’a permis de prendre confiance en moi, et de savoir que je pouvais développer des aptitudes et capacités martiales sans force. Pour le reste, la réponse est propre à chacune. En revanche, une chose est sûre, les femmes sont un choix plus que pertinent pour la pérennité de l’Aïkido ! 

Yéza Lucas, fondatrice du blog Aikido-millennials

Biographie auteur : 

Yéza Lucas est coach professionnelle depuis 2017. Elle aide les entrepreneurs à attirer un flux de clients réguliers sans démarcher grâce à leur personnalité et leur histoire.

Depuis son lancement en 2017, elle n’a jamais démarché un seul client grâce à une stratégie d’inbound marketing.. Aujourd’hui,  elle permet à ses clients d’atteindre le succès qu’ils espèrent grâce à une approche qui associe business (opérationnel) et développement personnel (mindset). 

En parallèle de son activité professionnelle, elle a débuté l’Aïkido en 2017 et a fondé le blog Aikido-millennials dans lequel elle partage sans filtre ses réflexions sur la communication et la pédagogie autour de la discipline. Aikido-millennials touche aujourd’hui près de 40 000 personnes sur les réseaux sociaux.

Quelques références : Livementor, Médoucine, Mon Job de Sens, ECV Digital,Codep 93 FFAAA Aikido

Parutions presse : Huffpost, Les Echos Start, Maddyness, Frenchweb, Webmarketing & Com, Cadre & Dirigeants, le Journal du CM.

Site web : site professionnel et  Aikido-millennials

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