Si vous lisez nos articles ou regardez nos vidéos régulièrement, vous avez déjà entendu parler des routines. Je n’arrête pas de vous dire que cet outil est extrêmement pertinent que cela soit pour la performance professionnelle, sportive ou même dans le but de vivre de façon plus sereine et épanouie.
Mais pourquoi est-ce que je parle autant de routines ? Et surtout, comment pouvez-vous les utiliser ?
Une fois que vous aurez lu cet article, (ces questions ne vous poseront plus de problèmes.
À qui s’adresse cet article ? Comme je le disais, tout le monde aurait intérêt à utiliser des routines cependant, c’est encore plus intéressant si :
- vous avez un objectif précis (passage de grade, démonstration, entretien d’embauche, etc.,..)
- vous accompagnez quelqu’un qui a un objectif précis
Avant d’aller plus loin, nous vous rappelons que vous pouvez télécharger ici gratuitement vos cadeaux :
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Routines : qu’est-ce que c’est ?
Routine / routinier
La routine n’est pas ce qui est routinier. Il ne s’agit pas de faire les choses sans prise de conscience ou logique derrière cette répétition.
Lorsque vous avez une vie routinière il y a plusieurs choses qui entrent en compte :
- cet aspect ne vous plaît pas (ce mot est connoté péjorativement)
- vous n’avez pas nécessairement intégré les causes et les conséquences de ce côté routinier
À l’opposé les routines :
- sont mises en place volontairement
- on a conscience de l’intérêt de celles-ci
Il y a cependant des éléments qui sont à mi-chemin entre ces deux points. Par exemple, lorsqu’on commence la pratique d’un Art Martial, le salut avec un mokuso peut sembler routinier et dénué de sens. Mais, petit à petit, on comprend ce qu’il nous apporte et entre dans notre routine, ou pas.
Ces éléments sont extrêmement importants, car ils sont généralement initiés par des personnes extérieures ayant pour fonction de nous former, de nous protéger, etc.,.. Par exemple, il existe des routines d’évacuation des lieux publics en cas d’incendies. Pourtant il y a des enfants qui peuvent ne pas comprendre ces routines, et cela devient alors un acte routinier (ou alors amusant).
À quoi cela peut servir ?
Les routines ont plusieurs rôles. La liste ci-dessous n’est pas exhaustive, il s’agit seulement de celles qui sont le plus utilisées :
1 : elles sont facilitatrices. Si vous devez faire une action, cela vous demande de l’énergie lorsque vous la commencez. Si vous avez une routine de lancement, alors cela vous permet de commencer plus facilement, sans avoir besoin de puiser dans votre capital volonté . Chaque action puise un peu dans votre volonté. Plus le commencement de cette action est ancré dans une routine, plus cela économise de votre motivation.
Par exemple, si vous avez une routine pour partir à l’entraînement, petit à petit cela économisera votre capital volonté et, si elle est bien construite, elle boostera même votre motivation.
2 : se mettre dans un bon état d’esprit et gérer un événement prévu ou non. Vous avez fait une mauvaise prestation lors d’une démonstration de kata ? Une routine peut vous aider à passer à l’étape suivante dans un état d’esprit en adéquation avec la pratique.
Cela est également valable avant une compétition ou un examen, si vous souhaitez passer cette épreuve dans un état mental optimal. C’est aussi tout à fait possible d’utiliser les routines en entraînement. Par exemple lorsque vous êtes frustré par un mouvement et vous n’arrivez pas à passer à l’exercice suivant. Si vous avez une routine qui vous permet de clore l’exercice (par exemple une mise en seiza afin de regarder l’enchaînement suivant) cela vous permet de lâcher prise et de vous entraîner convenablement.
Une forme notable de routine est la technique du switch), qui permet de changer rapidement l’état d’esprit très rapidement.
3 : l’organisation. En ayant des routines d’organisation, par exemple en préparant vos plannings tout le temps au même moment, vous gagnerez en efficacité et en sérénité. C’est aussi le cas pour tout ce qui est de l’ordre du déplacement lors d’une épreuve.
4 : amélioration de l’apprentissage. En ayant des routines concernant la forme, on peut se concentrer sur le fond. Si vous avez comme routine de vous mettre dans un certain cadre dans le but d’étudier, ou de faire certaines actions, cela sera plus facile de vous concentrer sur votre apprentissage. Dans le cadre d’un entraînement aux Arts Martiaux, il peut s’agir d’avoir un partenaire que l’on connaît bien, par exemple. Le rôle de Uke est essentiel et apprendre à se connaître est un pilier de la relation Tori / Uke. Nous avons déjà écrit un article sur le rôle de Uke, n’hésitez pas à le consulter. Un autre point important est le carnet d’entraînement. Le fait d’avoir une routine de report / réflexion par rapport à votre pratique vous permettra de la faire passer au niveau supérieur.
“L’art d’apprendre a beaucoup de facettes, et c’est un domaine dans lequel notre compétence influera sur tout ce que nous étudions.”
Léo Tamaki, “Trois conseils pour améliorer votre pratique, par 15 experts” ebook gratuit et téléchargeable ici
Dans quelles circonstances est-ce utile ?
Quand est-ce que les routines peuvent avoir un intérêt pour vous ?
- tout autour d’un examen (avant, pendant, après). Elles vous aideront à gérer votre niveau d’énergie et de stress durant cette ou ces épreuves.
- Pour des tâches régulières. Que cela soit des tâches ménagères, professionnelles ou autres (comme aller à votre séance d’entraînement). Elle facilitera votre mise en action et vous permettront d’améliorer votre capital volonté.
- Lorsque vous avez un point faible. Par exemple, vous stressez avant la prise de parole en public, ou lorsque quelqu’un vous parle avec un débit de parole élevé. Avoir une routine afin de gérer ces évènements peut être un vrai atout.
- Pour prendre des habitudes en accord avec vos objectifs. Comme la citation ci-dessous qui explique que Jean-Pierre Vignau se place dans une situation calculée.
“Attablé dans un bar ou un restaurant, il s’assied dos au mur, face à l’entrée pour voir qui entre et détecter ainsi le danger potentiel”.
Jean-Pierre Leloup, Biographie de Jean-Pierre Vignau : Construire sa légende p. 89
Avant de voir comment créer vos routines, si vous aimez cet article je vous invite à le partager pour soutenir notre travail.
Routines : comment les rendre efficaces ?
Vous savez maintenant pourquoi vous avez besoin de routines, mais savez-vous qu’elles ne se valent pas toutes ? En effet, avoir une routine c’est bien, en avoir une qui fonctionne correctement c’est mieux.
Comment faire pour avoir une routine qui corresponde à vos attentes ? Il y a quatre points essentiels que nous allons détailler.
L’objectif de la routine
Cela peut paraître évident mais il faut que vous sachiez pourquoi vous souhaitez mettre en place vos routines. Plus vous serez précis, mieux ce sera. Il y a plusieurs niveaux de précision dans votre formulation d’objectif.
Prenons l’exemple de quelqu’un qui va passer une compétition et qui souhaite créer une routine avant celle-ci.
Niveau 1, objectif très vague : je veux être dans un bon état d’esprit
Niveau 2, niveau précis : je veux être concentré et détendu, je veux me sentir confiant et plein d’énergie.
Niveau 3, très précis : je souhaite avoir un rythme cardiaque de X bpm, avoir un discours interne fort, une respiration lente, etc.,.. Lorsque cela est possible, c’est le meilleur objectif à viser car il y a des éléments concrets et objectifs pour évaluer le résultat.
De plus, avoir un objectif clair permet aussi de remettre en question des routines existantes. Par exemple, José a arrêté de faire des barbecues la veille des événements importants pour lui, dans le but de mieux dormir et d’avoir plus d’énergie. En réfléchissant à cette habitude, il s’est rendu compte que cela le mettait dans un bon état d’esprit mais qu’il était trop fatigué le jour J. Il en a pris conscience en prenant son pouls au repos après ses soirées et il a remarqué qu’il y avait une augmentation conséquente. Conclusion : cela limite ses performances, il doit donc changer ses habitudes.
Le début de la routine
Il faut que vous sachiez quand commence votre routine. Quel est l’élément déclencheur.
Il existe deux types de débuts :
- le premier est choisi. Par exemple, 10 minutes avant ma compétition, ou encore tous les matins au réveil.
- le second est un élément extérieur. Lorsqu’on me demande de faire une action, ou lorsque quelqu’un réalise une action.
Ces deux débuts sont totalement différents, dans le premier cas j’ai pleinement choisi de commencer ma routine à un moment précis, dans l’autre c’est une action extérieure qui me pousse à la commencer. Cependant, il se peut que j’y fasse les mêmes exercices, que leur organisation soit identique. Elles vont simplement répondre à des moments différents.
Son contenu
En 2022 j’écrivais dans “Self et Dragon Magazine” : “qu’est-ce que vous mettez dedans ? Cela ne regarde que vous, car les possibilités sont extrêmement larges. Tout d’abord parce que cela dépend du but de la routine (si elle est juste avant le combat elle ne doit pas faire descendre votre niveau d’attention et de stress trop bas, alors que si elle est faite pour mieux dormir ou mieux récupérer ce n’est pas la même chose). Ensuite parce que chacun peut réagir différemment à un même exercice. Enfin parce que vous aurez des préférences d’exercices.”
Il est très important de tester les différents exercices que vous souhaitez utiliser bien avant l’évènement. Tout comme vous n’allez pas essayer un mouvement nouveau le jour de votre épreuve vous devez maîtriser les exercices mentaux que vous employez, car ils pourraient produire l’effet inverse de celui souhaité.
Comment trouver des idées d’exercices ? Il existe de nombreux exercices qui sont présentés sur notre blog Corps et Esprit Martial et sur notre chaîne YouTube. Vous pouvez aussi lire des interviews pour découvrir quelles routines utilisent les experts. Par exemple Jean-Pierre Vignau partage dans son livre Corps d’acier qu’il avait comme habitude de faire 100 pompes avant de réaliser une cascade.
Enfin, si vous avez besoin de conseils vous pouvez nous écrire un commentaire ou un mail direct à : contact@corps-et-esprit-martial.com
Sa fin
Comme pour le début, il y a deux types de fin.
La fin choisie est celle qui est la plus constructive. Votre routine s’arrête lorsque vous avez atteint votre objectif. Par exemple, vous êtes stressé parce que dans plusieurs heures vous devrez prendre la parole en public. Vous pouvez faire vos exercices de routine jusqu’à atteindre votre objectif (rythme cardiaque par exemple).
La fin contrainte est plus frustrante, car c’est un élément externe qui vient y mettre fin, par exemple le gong de la reprise de combat. C’est pour cela qu’il y a des techniques très utiles comme les ancrages qui permettent de manipuler votre cerveau très rapidement afin d’obtenir des résultats tels que le switch. Cependant, dans ce type de routine il faut également se préparer à ne pas pouvoir atteindre l’objectif. Par exemple, si vous êtes dans une situation de conflit qui est en train de dégénérer, vous n’allez peut-être pas pouvoir faire redescendre totalement votre rythme cardiaque. Malgré cela, avoir une routine à laquelle se raccrocher vous permettra de rester plus facilement lucide et de mieux maîtriser vos réactions.
Cet article touche à sa fin, comme d’habitude si nos propos vous semblent intéressants, partagez-le au maximum pour nous soutenir.
À très vite !