Comment progresser seul dans les Arts Martiaux

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Progresser seul, est-ce possible dans les Arts Martiaux ? Pouvez-vous vous améliorer chez vous sans autre matériel que votre corps et éventuellement l’accès à internet ?

Je vois déjà la levée de boucliers de certains : “Les Arts Martiaux se pratiquent à deux et n’ont de sens qu’à deux”. Je suis 100% d’accord avec vous, la pratique martiale prend tout son sens dans le travail en binôme, mais cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas travailler seul. Il y a des choses que l’on peut faire chez soi, j’en reste convaincu ! 

Comment s’améliorer seul ?

Pour réussir à s’améliorer seul, il faut être motivé et organisé ! Étudions ce qu’il est possible de faire !

Trouver les bons axes de progrès et programmer vos entraînements

Il faut réfléchir aux axes sur lesquels vous avez envie de vous améliorer. Pour cela il existe de nombreuses options parmi lesquelles :

  • se filmer et voir où il y a des points faibles
  • demander l’avis d’un enseignant / expert ou si vous n’avez personne dans votre entourage quelqu’un de plus avancé que vous
  • utiliser le carnet de notes pour voir l’évolution de vos sensations

Les différents axes de progrès doivent tous viser un même objectif.

Le souci principal que je rencontre avec ceux qui veulent s’entraîner seuls, c’est qu’ils font de tout de manière désorganisée et non planifiée.

Si vous souhaitez devenir plus rapide, il faudra vous organiser pour que cela vous permette d’y arriver, mais si vous calibrez mal vos semaines ou que vous en faites trop cela peut devenir contre-productif. 

Une fois que vous avez défini ce sur quoi vous devez travailler il est très important de bien programmer vos entraînements sur différents temps (court, moyen et long terme). 

Beaucoup de pratiquants se retrouvent bloqués car ils n’ont pas pris le temps de définir clairement ce qu’ils voulaient améliorer en premier ni d’organiser leur progression. Si vous êtes dans cette situation vous pouvez lire cet article qui a pour but de vous aider à dépasser un blocage.

 “Mais une fois que je leur ai fait ce retour sur ce qu’ils doivent améliorer, s’ils continuent à pratiquer les exercices en solo et avec partenaire et qu’ils se font des retours mutuels, ils seront capable de continuer à progresser.
Me voir une seul fois par an est suffisant s’ils travaillent eux-mêmes entre temps. Au final c’est un chemin que chacun doit parcourir soi-même”

Akuzawa Minoru, fondateur de l’aunkai Yashima Tome 2

Si vous avez besoin d’accompagnement pour définir ce programme ou pour organiser vos séances et vos cycles de travail, vous pouvez nous contacter par mail (contact@corps-et-esprit-martial.com) ou par commentaire ! 

Apprendre de nouvelles choses

Apprendre de nouvelles choses grâce à internet ou encore grâce à un livre vous semble impossible ? Pourtant les Arts Martiaux Historiques Européens utilisent les livres comme source pour retrouver des mouvements perdus.

Il n’est pas rare d’entendre des experts dire qu’ils ont appris des mouvements en regardant des combats sur VHS (l’ancêtre du DVD pour les plus jeunes qui lisent ce blog ^^). Je pense notamment à Greggot (Greg Gothelf) qui dit souvent avoir appris des mouvements en regardant des matchs de boxe.

Bien entendu, cela demande une excellente visualisation et une bonne connaissance de son schéma moteur pour pouvoir permettre l’apprentissage de gestes techniques. Mais cela est possible, surtout si l’on essaye régulièrement de mettre en mouvement cet apprentissage (et encore plus si on se filme soi-même pour comparer). La question de l’auto-apprentissage est complexe, on l’a déjà vu dans un article complet.

Encore une fois, il n’est pas question de supprimer le travail à deux qui est nécessaire mais d’apprendre des mouvements. L’apprentissage commence par le mimétisme, on peut très bien mimer une vidéo, que cela soit pour un mouvement technique ou un mouvement de renforcement physique.

Cependant, il faut faire attention car il existe plusieurs problèmes générés par cette méthode : 

  • on ne sait pas si cette technique est adaptée à notre niveau (sauf si l’on a déjà un excellent niveau). 
  • on ne peut difficilement dire si l’on fait mal le mouvement et il existe un gros risque de blessure

C’est pour cela que si vous avez le moindre doute je vous invite toujours à poser des questions en commentaire ! 

Progresser seul, oui mais pas en solitaire

“La pratique était plus personnalisée, et l’on travaillait beaucoup plus par soi-même qu’avec le maître. Le sensei nous montrait un kata, on faisait nos devoirs à la maison et on revenait pour montrer nos progrès éventuels au maître. Cela donnait en général un travail plus libre et individualisé que la pratique actuelle qui a tendance à rentrer dans un moule. On apprenait à développer son propre art martial”

Kinjo Takeshi – Karate et kobudo – Yashima tome 5

Souvent, les pratiquants pensent que travailler seul signifie travailler sans personne. Je m’entraîne régulièrement seul, mais il m’arrive souvent d’envoyer mes résultats ou des questionnements sur mes entraînements à des amis. Il arrive également que l’on se défie pour se mettre des coups de fouet ! 

Cette méthode comporte de nombreux avantages : 

  • vous serez plus motivé. Vous vous sentirez moins seul et vous aurez donc envie de vous entraîner plus régulièrement avec plus d’intensité
  • vous aurez un avis extérieur sur vos entraînements, ce qui vous donnera des axes pour améliorer votre travail

Pour trouver des partenaires, vous pouvez laisser un commentaire sous cet article.

Enfin, vous pouvez vous entraîner seul mais en vous appuyant sur lexpérience d’autres personnes via les interviews. Vous trouverez dedans des pistes de travail et des choses que vous pourrez incorporer à votre pratique. Le fait de savoir que certains experts sont passés par les mêmes difficultés peut vous rassurer et vous aider à dépasser certaines difficultés que vous rencontrez. 

Se filmer

Lorsque vous allez travailler seul, ce qui va le plus vous manquer c’est l’avis extérieur, les conseils de quelqu’un d’avisé.

Mais, si vous êtes honnête avec vous-même, vous pouvez utiliser la caméra de votre téléphone pour vous filmer et vous comparer aux gestes d’autres personnes. Ce qui est génial avec ces appareils c’est que vous pouvez même utiliser la fonction “ralenti”. Vous aurez alors le loisir d’essayer de comprendre ce qui ne fait que votre mouvement est bon ou pas.

Le but n’est pas de mettre l’accent que sur ce qui est négatif, pensez également à voir où vous avez fait des progrès, c’est important pour votre motivation. 

Vous pouvez également envoyer vos films à des amis ou des groupes de réseaux sociaux où dans lesquels vous vous sentez en confiance pour demander des conseils.

Encore une fois, n’essayez pas d’être parfait, seulement de progresser. 

Le film est plus intéressant que le miroir dans le sens où vous pouvez vous concentrer sur votre pratique et seulement après coup vous regardez.

Progresser seul : comment ne pas saturer

Le risque qui existe lorsqu’on cherche à progresser seul est de saturer. Pour cela il existe plusieurs variantes possibles. Nous allons vous en proposer quelques-unes.

Musique

Mettez de la musique dans vos entraînements lorsque vous faites des mouvements que vous maîtrisez ! Attention à ne pas le faire lorsque vous vous entraînez avec des mouvements non maîtrisés, car le manque de concentration peut provoquer des blessures.

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Photographie de Romerito Pontes

Non José, on a pas besoin de la boule disco, le but n’est pas de faire une soirée non plus, on va s’entraîner ! 😜

Le fait d’avoir rajouter de la musique va vous permettre de vous dépasser plus facilement et de progresser seul (si vous utilisez une musique qui vous motive). C’est d’ailleurs pour cela que la musique est interdite dans certaines compétitions de course à pied. 

C’est aussi un moyen de donner un rythme à vos exercices et de vous abandonner dans celui-ci, de passer en mode automatique et de pratiquer sans se soucier de son entourage. 

Je vous invite à vous créer une sélection de musiques que vous lancerez au début de vos entraînements. Votre cerveau va progressivement intégrer que cette playlist est liée à l’entraînement et il passera plus rapidement en mode activité physique. Si vous manquez de motivation et que vous lancez la première musique, vous devriez avoir un déclic pour vous lancer dans votre séance.

Varier les types d’entraînements

Un peu plus haut je vous ai dit qu’il fallait structurer vos entraînements pour progresser et je maintiens cette idée. Mais cela n’empêche pas de varier les types d’entraînements.

Vous pouvez parfois utiliser tel type de matériel, une autre fois un autre ou aucun. 

Imaginons quelqu’un qui veut travailler sa capacité cardio-vasculaire. Il peut faire de la course, de la corde à sauter, du sac de frappe, du shadow boxing, du HIIT. Cela lui donne plusieurs possibilités pour progresser dans une même direction.

Le fait de varier les entraînements évite l’ennui mais permet aussi d’avoir un panel d’actions  plus large. Si vous ne vous habituez qu’à un type d’exercices vous êtes moins polyvalents que si vous créez des variantes.

Par contre, il faut faire attention à ce que ces variantes visent bien le même objectif afin de réussir à progresser seul mais dans la bonne direction.

Il peut parfois être bon de prendre des vacances, de faire autre chose, même si cela n’est pas dans un but précis. C’est pour cela que l’on a fait un article avec des familles de sports que vous pouvez faire durant vos vacances et qui vous permettront de progresser.

Se lancer des défis pour progresser seul

On vous a déjà dit que vous pouvez lancer des défis à vos amis. Mais vous avez également la possibilité de vous défier vous-même. “D’ici 1 mois je serai capable de..”. C’est un moyen de rester motivé et de voir si vous arrivez à progresser seul.

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Encore une fois ces défis doivent être accessibles, atteignables, mais pas trop simples. Les défis peuvent porter sur un geste technique que vous ne maîtrisez pas, sur un temps ou un nombre de répétitions. Le tout est que vous puissiez observer rapidement si vous atteint ou pas votre objectif.

Les défis peuvent également être faits au cours d’une séance. “Aujourd’hui je suis en forme, je pense que je peux faire ça en tant de temps”. Gardez bien en tête que le défi est important mais qu’il vaut mieux ne pas faire de défi plutôt que de vous blesser.

Un cadre dans lequel j’aime me défier, ce sont les HICT (High Interval Circuit Training, les circuits d’entraînements à haute intensité). Concrètement, vous avez un enchaînement d’exercices à faire le plus de fois dans un temps donné. Avant de me lancer je me donne un chiffre que j’aimerais atteindre pour être content de ma séance. Et parfois je n’y arrive pas, et la fois suivante je le dépasse. Le tout c’est de faire au maximum pour réussir !

« N’oubliez pas que pour que vous soyez bien dans votre pratique, vous devez être bien physiquement. »

Jean-Claude Rieu, expert en Judo Jujitsu “Trois conseils pour améliorer votre pratique, par 15 experts” ebook gratuit et  téléchargeable gratuitement  ici

Cet article touche à sa fin, dites-nous sur quoi vous avez envie d’essayer de progresser seul

À très vite ! 

Cet article est corrigé par Henri-Pierre Juguet. Nous le remercions pour son travail de qualité. Si vous aussi vous souhaitez un bon relecteur/correcteur, voici son adresse mail :  hpj.correction.redaction@gmail.com

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