Souvent, trop souvent, j’entends “Je suis trop vieux pour débuter les Arts Martiaux” ou encore “Je ne suis pas assez en forme, avant de commencer à pratiquer tel Sport de Combat je dois revoir ma condition physique”. Et encore plus étonnant : “Je n’en ai jamais fait, je ne sais pas si je peux en faire..”.
Si vous faites partie des personnes qui se posent ces questions, vous êtes au bon endroit (ou alors si vous avez un club et que vous souhaitez toucher un maximum de personnes pour enfin lever le doute sur “seule l’élite peut pratiquer nos disciplines” n’hésitez pas à le partager).
L’erreur est synonyme d’être incompétent, alors commencer une nouvelle discipline, c’est un grand risque de paraître ridicule et cela freine énormément de gens. Mais c’est une idée qu’il faut briser, car lorsqu’on débute (et même après) on fait des erreurs, c’est tout à fait normal, et il n’y a pas de honte à cela. Ce qui est dommage c’est de se limiter dans sa vie et de ne pas faire ce qui nous plaît.
Avant de commencer, si vous êtes un néophyte complet, je vous invite à vous abonner à notre newsletter en téléchargeant gratuitement votre méthode de souplesse dédiée au Arts Martiaux et Sports de Combat. Allez c’est parti, allons casser la figure aux idées reçues.
Pour débuter les Arts Martiaux y a-t-il des prérequis ?
Des capacités physiques nécessaires ?
Rassurez-vous immédiatement, les dojos où l’on vous demandera d’être capable de faire des centaines de mouvements de renforcement physiques, de courir des kilomètres ou de réussir à exécuter des acrobaties pour pouvoir être admis à débuter les Arts Martiaux sont rares, voire inexistants.
Bien entendu, vous allez renforcer votre corps au fil du temps, mais ce n’est pas un pré-requis. Ce serait comme demander à quelqu’un qui voudrait se mettre au tennis de savoir faire des centaines de coups droits sans être fatigué avant de débuter. Il est certain qu’un pratiquant expérimenté y arrivera car ses muscles se seront adaptés, mais un débutant trouvera cela très difficile.
De même, il n’est pas nécessaire de connaître des mouvements d’Arts Martiaux pour débuter, puisque vous êtes ici pour les apprendre ! Vous pouvez venir même si vous êtes totalement vierge de toute connaissance martiale et que votre corps ne vous semble pas être extrêmement solide.
Par exemple, lorsque j’ai débuté les Arts Martiaux en club j’étais fortement asthamatique (aujourd’hui je le suis toujours mais je le gère beaucoup mieux notamment grâce à ma pratique martiale). Si j’avais tenu le même raisonnement je me serais dit “Je ne suis pas capable de faire un tour de tatami, tout le monde va se moquer de moi, je ne peux pas débuter les Arts Martiaux avec cette condition”. Et, on ne peut pas refaire le monde, mais je ne suis pas certain que j’aurais été capable de gérer mon asthme comme je le gère sans la pratique de cette discipline. Je n’aurais peut-être jamais pu pratiquer et vous n’auriez pas pu lire ces lignes. Cela aurait été dommage non ?
Cependant, je comprends la gêne que vous pouvez ressentir, et si vous sentez que vous avez vraiment besoin d’améliorer votre condition physique, n’hésitez pas à piocher des exercices dans le blog ou à nous demander un accompagnement par mail.
Des raisons particulières pour débuter les Arts Martiaux ?
Doit-on avoir besoin d’une raison particulière pour débuter un Art Martial ou un Sport de Combat ? Est-ce que comme José, le fait de vouloir se défendre car on a peur de se faire agresser ou le fait de vouloir devenir le plus fort sont des choses nécessaires ? 😜
Personnellement, j’ai commencé cette discipline pour me dépasser. J’étais asthmatique et je voulais sortir de cette fatalité et réussir à faire comme mon frère. Ah ! Et bien entendu, je voulais également me battre comme Sangohan (franchement, il n’est pas plus classe que Sangoku ?). Et vous, dites-nous en commentaire pourquoi vous voulez débuter les Arts Martiaux, ou pourquoi vous les avez commencés.
Il existe tout un tas de raisons pour commencer les Arts Martiaux. Et je ne pense pas qu’il y en ait de mauvaises. C’est sur le long terme que les bonnes raisons doivent se dissocier des mauvaises.
Si vous débutez les Arts Martiaux à la préadolescence pour pouvoir casser la figure des plus grands ce n’est pas si problématique. Cela le deviendra si cette raison est restée votre motivation. Les bonnes raisons doivent vous permettre de vous élever, de vous sentir mieux et meilleur au quotidien. Si c’est le cas c’est que vous pratiquez certainement pour une bonne raison.
Ce qui veut dire que le moteur de votre pratique, ce qui vous motive (ou qui vous permet de continuer à pratiquer) va évoluer et changer (c’est normal). Il n’y a pas de honte à vouloir commencer le Karaté pour ressembler à Jean-Claude Vandamn, le Karaté à Chuck Norris, le Jet Kun Do à Bruce Lee, etc,.. D’ailleurs beaucoup de grands pratiquants ont débuté pour ces raisons et les ont laissé évoluer avec le temps.
Des choses à savoir ?
Est-ce qu’il est nécessaire de savoir faire un salut avant de venir au dojo ? Doit-on connaître le Reishiki (l’étiquette) pour débuter une discipline martiale ?
Cela est quasiment impossible car chaque rituel, chaque façon de faire dépend de l’école et parfois même de l’enseignant. Par exemple, je commence et termine tous mes cours par un Mokuso (une petite méditation), alors que mon grand frère qui enseigne également le Ju-jutsu Mushin Ryu ne le fait pas nécessairement.
Si vous voulez vous sentir immédiatement à l’aise vous pouvez aller assister à un cours sans participer, seulement pour observer le déroulement de celui-ci. C’est un bon moyen d’apprendre tous ces rites qui ponctuent la vie du dojo.
Cependant, si l’étiquette dépend du dojo, il y a quelques règles de base qui sont très importantes si vous souhaitez vous insérer rapidement dans le groupe. Vous ne devriez pas être étonné, étant donné qu’elles sont relativement proches des règles de toute activité sociale.
Vous lancer et débuter sans problème
Maintenant que vous êtes prêt à vous lancer, on va essayer de vous aider à bien démarrer pour rester motivé et pour progresser.
Trouvez la pratique qui vous convient
“Nos premiers choix lorsque l’on débute une pratique martiale sont cruciaux. Que l’on choisisse une discipline inadaptée, et notre motivation sera profondément affectée. Que l’on suive un enseignant médiocre, et notre jugement sur la discipline en sera sans doute marqué à jamais. C’est pourquoi il faut consacrer le temps nécessaire à trouver l’art qui répond à nos objectifs, et l’enseignant capable de nous le transmettre.”
Léo Tamaki, “Trois conseils pour améliorer votre pratique, par 15 experts” ebook gratuit et téléchargeable ici
Il est essentiel de trouver la discipline mais aussi l’enseignant qui vous convient. On vous a présenté plusieurs disciplines, mais ce n’est pas suffisant. Il faut aussi, et surtout, que vous alliez tester les cours.
Chaque enseignant a une façon de faire qui lui est propre et pour vous épanouir il est important que vous essayiez les différentes méthodes qui peuvent vous être proposées. C’est pour cela qu’il est nécessaire de vous rendre sur place et de voir si l’ambiance qui se dégage du groupe vous plaît.
Il y a aussi la taille du groupe qui est entre en ligne de compte. Certains voudront assister à des cours avec beaucoup de partenaires et d’autres préféreront des cours en comité restreint. Cela dépend de vos envies et si vous n’essayez pas vous ne pourrez pas savoir si cela peut vous convenir.
Enfin, l’intégration dans le groupe est très importante. C’est peut-être même ce qui est le plus important car cela vous permettra de vous sentir à l’aise et épanoui et vous donnera envie de venir vous entraîner régulièrement. Pour vous aider à trouver votre place, n’hésitez pas à lire nos conseils.
Avoir un entraînement adapté
“Lutter sans méthode est on ne peut plus risqué mais, pour peu que l’on respecte bien les principes, il n’y a aucune raison de se blesser”
Jigoro Kano “Du Judo et de sa valeur éducative comme pédagogique”, Discours de Jigoro Kano, traduit et commenté par Yves Cadot, p.137
L’un des plus gros défauts que je vois chez les débutants est de vouloir en faire trop d’un seul coup. Lorsqu’on est très motivé on souhaite faire tout en même temps. Mais, petit à petit, cela risque de nous épuiser (et relativement rapidement) sans que l’on s’en rende compte.
Le mieux est de vous baser sur un planning que vous aurez prévu en amont. Imaginez que votre enseignant propose des cours tous les soirs du lundi au vendredi, après votre essai déterminez combien de fois par semaine vous souhaitez y aller afin de vous remettre en forme et être certain de tenir le rythme.
Le risque de vouloir en faire trop d’un coup va vous fatiguer, voire vous épuiser, et risque d’attaquer votre motivation et pire, provoquer une blessure de fatigue.
Par exemple, commencez par 2 cours par semaine, puis petit à petit ajoutez un cours. Par exemple, une semaine sur deux vous suivez un troisième cours, etc. “Qui ménage sa monture pourra voyager loin” dit le proverbe, mais parfois il suffit de se ménager soi-même.
Renforcez votre plaisir
Pour renforcer le plaisir que vous ressentez à aller vous entraîner vous pouvez utiliser des techniques très simples. Je vais vous en donner quelques-unes :
1 – Tenez un carnet d’entraînement : vous verrez ainsi régulièrement vos progrès
2 – Tenez un carnet d’objectifs (seulement pour les personnes qui ont un peu d’ancienneté) pour savoir quoi travailler
3 – Observez les changements qui se produisent en vous. Par exemple José était très fier de me dire qu’il avait assez d’équilibre pour enfiler ses chaussettes sans se tenir 😜
4 – Récompensez-vous lorsque vous avez réussi à vous dépasser. Vous pouvez vous offrir une séance de cinéma, un massage, un temps pour vous (pour lire, pour écouter de la musique, etc.)
5 – Partagez votre joie avec votre entourage, expliquez ce qui vous plaît dans votre pratique. Le fait de le dire va renforcer votre plaisir. D’ailleurs, pour le faire vous pouvez partager cet article (et ça nous fera également plaisir).
Ces techniques sont simples et connues, mais cela ne fait jamais de mal de les rappeler !
Merci d’avoir lu cet article, n’hésitez pas à soutenir notre travail en le partageant avec un maximum de personnes.
A très vite !
Cet article est corrigé par Henri-Pierre Juguet. Nous le remercions pour son travail de qualité. Si vous aussi vous souhaitez un bon relecteur/correcteur, voici son adresse mail : hpj.correction.redaction@gmail.com
Photographie de tête d’article : Axel Bührmann